Critique de film : les Lumières du Faubourg

Publié le par Mandy

Les Lumieres du faubourg (Laitakaupungin valot)

 

 

de Aki Kaurismäki, avec Janne Hyytiäinen, Maria Heiskanen
En deux mot : glauque et génial !
Dernier volet d’une trilogie dite « trilogie des perdants » (déjà, on sait qu’on ne vas pas voir une comédie…), les deux premiers étant « Au loin s’en vont les nuages » (thème du chômage - je n’ai pas vu ce film) et « l’homme sans passé » (thème des sans-abris – Film primé à Cannes en 2002 puisque l’actrice fétiche du réalisateur, kati Outinen, a reçu le prix d’interprétation féminine, et le film a également reçu le Grand prix du jury- récompense bien méritée selon moi!)

N.B : mieux vaut tard que jamais, je viens de me rendre compte que j'ai oublié de vous dire le thème de ce 3è volet : la solitude. Gai gai gai ....

Les films de ce réalisateur finlandais sont des chroniques modernes et tellement lucides sur la Finlande d’aujourd’hui, qui prennent l’allure de fables sociales sur la misère et l’exclusion. Tellement lucides, et pourtant étrangement optimistes malgré tout ! Le tout filmé avec une grande tendresse pour les relations humaines, visible à chaque scène. L’émotion dans l’absence d’émotion, la violence dans une simple esquisse, rien n’est dit mais pourtant tout est dit. Ce n’est pas clair ? Allez donc voir le film, vous comprendrez !
Mais si dans « l’homme sans passé » on riait aux notes d’humour burlesques qui parsèment le film, dans les Lumières du Faubourg, rien de drôle. A la fois plus sombre et plus humain, je ne conseillerais pas ce film à quiconque se sent un peu déprimé ! Parce qu’après ça, il n’y a plus qu’à se tirer une balle dans la tête…Point d’optimisme ici, le looser restera un looser pour toujours, et ce n’est pas d’un looser qui transcende sa condition et en ressort grandi malgré sa misère qu’il s’agit, mais d’un vrai pauvre type, à qui, on le sent dès le début, rien de bien ne pourra jamais arriver.
Les scènes se déroulent dans les faubourgs pauvres d’Helsinki, dans un décor glauque et métallique peuplé de paumés qui vaquent à leurs occupations, sans expression, silencieusement, comme des ombres, puis vont boire un verre, toujours seuls, et restent assis les yeux dans le vague. Affreux !
Point d’optimisme ai-je dit ? Sauf pour la dernière image du film, qui d’un coup rachète la petite vie si triste des protagonistes et donne un espoir, qui, ma foi, après 1h18 (c’est court, mais je vous assure que ça suffit amplement à ce film épuré pour vous donner le cafard !) de déprime dans cet univers glauquissime, vous redonne un peu de baume au cœur.

Publié dans Cinema

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