Un nom de torero, de Luis Sepulveda

Publié le par Mandy

Je n'ai hélas pas le talent de Thom thom pour la langue française (vous savez, le Golb?). En même temps, on peut aussi écrire de façon remarquable, et avoir des gouts de chiotte en littérature, ce qui semble être le cas puisque ce monsieur est spécialisé en Philip Roth. Auteur dont je n'ai personnellement jamais pu terminer aucun livre. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé ! Avec "la tache"et "the dying animal" dans un premie temps. Puis avec "the plot against america" qu'on m'avait pourtant conseillé comme "le bouquin qui réconcilie avec Philip Roth". Rien n'y a fait, je me suis autant ennuyé avec celui-ci qu'avec les deux autres. Je n'aime pas son style, je le trouve super chiant, et j'ai le droit dabord.

Bon, malgré mon manque de talent, je vais vous parler du dernier livre que j'ai lu. Re-lu serait dailleurs un terme plus précis, puisque je l'ai lu trois fois, avec toujours autant de bonheur. 

Luis Sepulveda, ou le Don du comteur.

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Si thomthom a "le don de l'écriture d'un blog"  (ne rigolez pas, c'est un don remarquable que j'envie beaucoup), ces chiliens, vraiment, ont un autre don incroyable : le don du conteur. Et croyez moi, ce don la, je l'envie encore plus.....
Car Luis Sepulveda, comme I Allende, sont des auteurs que j’apprécie, pas seulement pour le message qu’ils transmettent dans leurs œuvres (engagement politique, dénonciation de la dictature, teinté d’écologie pour L Sepulveda) mais pour leur manière fabuleuse de raconter une histoire. C’est extraordinaire, en quelques lignes, chaque personnage prend vie, l’écriture nous donne l’impression que l’auteur a percé l’essence de leur âme et réussi l’exploit de la résumer en une seule page. Si court, mais pourtant, si profond…. Alors oui, ces personnages qui naissent sous nos yeux, on les suit avec passion dans leurs aventures et mésaventures, et on y croit.
Et puis, la seconde partie du livre se déroule en Patagonie, le bout du monde, et ça fait rêver. Sauf qu’il a l’air d’y faire drôlement frisquet, dans cette mythique terre de feu. Mais les ambiances bout du monde, moi j’aime. Enfin, je crois. Je ne l’ai après tout ressentie que deux fois dans ma vie, cette fausse impression d’être arrivé au terme du voyage, de ne pas pouvoir aller plus loin, car après, il n’y a plus que la mer. Vous voulez savoir où ? Allez, je crache le morceau : sur les falaises de Moher, en Irlande. Et tout au bout de la langue de Barbarie, au Senegal. Non désolée, la pointe du Raz, sous un soleil éclatant et en l’absence totale de vent, ne m’a pas impressionnée. C’est quand même un manque de bol incroyable, ça, d’aller dans l’endroit le plus venteux de France, le seul jour de l’année où même la frêle tige de la pâquerette ne plie pas….
 
Quant au message, on ne peut qu 'être daccord. Sauf si on est soi-même un dictateur sanguinaire, mais je vous rassure, ce 'est pas mon cas, et ce n'est même pas mon ambition. 

Ah, c'est que raconter une histoire, ce n’est pas simplement une activité de divertissement, le conte est chez Sepulveda  un moyen, un moyen de dénoncer, un moyen de s'engager. Ses contes à lui ont donc une morale, comme tous les contes, mais plutot que le respect de l'ordre établi, Un nom de torrero dénonce la société telle qu'elle existe, a existé, et existera. Voila, lire du Sepulveda, ce n’est pas simplement lire une histoire avant de dormir, car sous ses habits de roman, se cache un message fort, ici, la dénonciation de la dictature, des disparitions inexpliquées, des tortures jamais avouées, et l’oubli, qui est le prix à payer pour la démocratie.
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